Le ressenti

Politique et sécurité

 

Le titre de l’article l’évoque, la sécurité peut être un axe de communication et un thème de campagne pour les politiques. Il suffit d’un drame comme celui de Montauban et de Toulouse.

Les medias s’enflamment, les politiques s’enivrent de déclarations plus ou moins intempestives, souvent de mauvaises foi, toujours réductrices.

Cinq années de politique xénophobes ? Islamisme déferlant ? Causes purement sociales ? Laxisme des services de renseignements ? Incompétence du RAID ?

Tout y passe. Le sensationnel au service de l’émotion permet de discréditer politiquement son rival au détriment d’une recherche constante d’amélioration de l’efficacité de nos services et de notre sécurité.

Ne faudrait-il pas inverser les termes en parlant de « Sécurité et politique », la politique étant au service de la sécurité ?

Chaque drame permettrait alors d’analyser le forces et faiblesses de notre organisation. Reconnaître objectivement les points forts est un puissant facteur d’amélioration. Ils constituent le socle permettant de résoudre les points faibles. La rapidité de l’enquête dans le cas présent laisse deviner qu’un travail méthodique, constant, coordonné a été conduit depuis de nombreuses années. La question qui se pose maintenant est de savoir lorsqu’une menace potentielle est identifiée, comment intervenir préventivement sans compromettre les libertés de chacun.

Par ailleurs, chaque drame devrait permettre d’analyser les opportunités et risques du contexte dans lequel il s’est déroulé.

Dans le cas présent deux opportunités majeures sont à souligner.

Les autorités religieuses ont fait preuve d’une réactivité, d’une humanité et d’un civisme conjoint salutaire. Saisissons cette fabuleuse opportunité. Ne restons pas au stade du déclaratif. Développons cet axe majeur de prévention qui se révèlera être l’un des axes refondateur de notre société pour les dix ans qui viennent.

L’autre opportunité résulterait d’un peu de pragmatisme et de modestie de la part des politiques. Les Français ne sont pas tous des assistés. Beaucoup seraient prêts à se mobiliser. L’activité de Citoyen Volontaire, développée depuis cinq ans par le Ministère de l’Intérieur montre que des actions de grandes ampleurs pourraient être menées en matière de prévention à commencer par le million de mains courantes classées sans suite parce que ne relevant pas du pénal, mais dont 1/1000 y glissent tôt ou tard.

Le Citoyen Volontaire, n’est pas policier, il n’a aucun pouvoir. Il n’a que son expérience, sa disponibilité et sa bonne volonté. Il est prêt à se mobiliser comme tous les Français lors des opérations « alerte enlèvement ».

Une société mobilisée et solidaire voilà un deuxième axe refondateur de notre société pour les dix ans qui viennent.

Une pile de 1 milliard de feuilles font 20 000 mètres soit 70 fois la hauteur de la tour Eiffel.

 

Nous venons de vivre un drame.

La situation a été gérée.

Le criminel a été rapidement identifié, cerné et neutralisé.

Ce n’est pas par enchantement ni « ré enchantement ».

L’efficacité des forces de l’ordre résulte d’un long, constant, méthodique travail de professionnels coordonnés au sein du Ministère de l’Intérieur.

Pendant quelques jours nous avons été plongé dans l’action.

Le résultat a été au rendez-vous.

Même les politiques qui ont bien tenté de nous faire part de leur ressenti : « le tueur n’était que la victime de cinq années d’une politique de haine contre les étrangers », on déclaré un moratoire à leur odieuse campagne.

Certains ont même loué l’efficacité des forces de police, ces mêmes forces de police qu’ils critiquaient peu de temps avant car elles instruisaient des dossiers sur des braves gens allant « en colonie de vacances » dans des villages Al Quaïda. Odieuse façon de stigmatiser et de susciter la haine. Le « ressenti » ne s’embarrasse pas de notion d’efficacité.

 

 

Souvenez-vous, le concept de la température ressentie nous a subjugué pendant la dernière vague de froid.

J’ai testé la méthode sur ma terrasse sur laquelle le vent s’engouffre en tourbillon. En appliquant la formule dite scientifique, j’ai noté une température de moins 47 degrés alors que l’eau de la gamelle du chien n’était pas gelée.

En s’éloignant du factuel, on peut rassembler largement les gens en jouant sur le curseur du ressenti et de la jalousie.

Alors, certains invoquent  « l’ordre juste » parce que l’ordre tout court est ressenti comme injuste par les malfrats pourchassés systématiquement par la police.

Le ressenti justifie aussi une mobilisation des travailleurs astreints à 21 H de temps de travail effectif équivalent 35 H qui ressentent cruellement la lenteur de la trotteuse de la pendule plantée devant leurs yeux par provocation, alors que l’artisan (comme dans la pub) passe 12 H par jour en sifflotant dans son estafette Renault Master pour faire sa tournée.

Faire ressentir le travail comme étant une malédiction du genre humain est facteur de rassemblement. Ainsi les actifs ressentiront la retraite comme l’objectif de leur vie à accomplir dès 60 ans ou 55 ans.

Le ressenti permet aussi de s’affranchir de la contrainte des chiffres. .Un milliard de feuilles de papier à cigarette empilées les unes sur les autres représente en ressenti une hauteur comprise entre celle de l’arc de triomphe et celle de la tour Eiffel.

Avec des milliards qu’ils m’appréhendent pas, certains politiques cherchent à nous « rassembler » c’est-à-dire à nous acheter par des avantages catégoriels qui satisfont nos jalousies. Car ils veulent être élus.

 

 

Existe-t-il un candidat qui aura pour programme de gérer le développement de la France de façon constante, méthodique et coordonnée en mobilisant toutes les bonnes volontés ?

Le Français veulent-ils être des assistés ou des acteurs ?